Aujourd’hui, pas de permanence de l’enquête publique. Les opposant.es au projet Cigéo ont donc eu le loisir de poursuivre leur travail d’information des riverain.es. C’est ainsi à Mandres en Barrois qu’a eu lieu la déambulation informative et festive, sous un ciel moins menaçant que la veille à Montiers. En plus de rappeler le caractère illusoire de l’enquête d’utilité publique, les habitant.es ont été invitée.es aux animations de l’après-midi.
Le collectif maraîcher des Semeuses, qui pratique collectivement et de manière horizontale le maraîchage « Bio » sur des terres non loin d’ici, était présent pour une distribution. Tomates, patissons, maïs, oignons, ail… Nombreux.ses sont les personnes qui ont pu profiter, à prix libre, de la foisonnante diversité légumière de cette fin d’été. Le but de la déclaration d’utilité publique est d’autoriser l’expropriation des dernières terres sur l’emprise du projet. Ces terres fertiles ne sont pas que des numéros de parcelles perdus dans les 4000 pages du dossier de la DUP et cette dynamique de lutte agricole est indissociable des victoires sur les projets électronucléaires mortifères.
Vers 19h, tout le monde a pu se retrouver sur les bancs installés près du lavoir de Mandres, devant un petit théâtre de marionnettes recouvert de terre meuble. Nous avons pu assister en première mondiale au specatacle de deux ami.es marionettistes, venues en résidence dans le village pour peaufiner leur œuvre. Cette histoire de taupe en prise avec les désirs de démesure des humains aménageurs raisonnait singulièrement et poétiquement avec la situation ici. On applaudit bien fort la performance et on se dirigea vers le repas.
Vers 20h les billig se sont rallumés pour servir les délicieuses galettes bretonnes prévues pour ce soir. Il faut dire que la thématique du jour constituait un heureux prétexte pour ces gourmandises. Le Cinéma Voyageur était venu avec son grand écran pour une projection en plein air du Dossier Plogoff. Ce document oublié des années durant (mais d’une actualité criante) a été restauré par le collectif pour soutenir les mobilisations contre les grands projets inutiles de notre décennie. Durant cette lutte victorieuse contre la construction d’une centrale en Bretagne, le blocage de l’enquête publique avait été un des points d’orgue de l’opposition. Celle-ci avait été l’occasion pour l’État de montrer son vrai visage répressif et pour les habitant.es et leurs soutiens de faire preuve d’une combativité et d’une inventivité très inspirante.
Les paroles de ces paysan.nes des années 1970 qui résonnaient contre les murs des granges du village meusien seront-elles un écho avant-coureur de la permanence de jeudi prochain ?